viernes, 22 de junio de 2012

Día trece


La Voix

Mon berceau s´adossait à la bibliothèque,
Babel sombre, où roman, science, fabliau,
Tout, la cendre latine et la poussière grecque,
Se mêlaient. J´étais haut comme un in-folio.
Deux voix me parlaient. L´une, insidieuse et ferme,
Disait: "La Terre est un gâteau plein de douceur;
Je puis (et ton plaisir serait alors sans terme!)
Te faire un appétit d´une égale grosseur."
Et l´autre: "Viens! oh! viens voyager dans les rêves,
Au delà du possible, au delà du connu!"
Et celle-là chantait comme le vent des grèves,
Fantôme vagissant, on ne sait d´où venu,
Qui caresse l´oreille et cependant l´effraire.
Je te répondis: "Oui! douce voix!" C´est d´alors
Que date ce qu´on peut, hélas! nommer ma plaie
Et ma fatalité. Derrière les décors
De l´existence immense, au plus noir de l´abîme,
Je vois distinctement des mondes singuliers,
Et, de ma clairvoyance extatique victime,
Je traîne des serpents qui mordent mes souliers.
Et c´est depuis ce temps que, pareil aux prophètes,
J´aime si tendrement le désert et la mer;
Que je ris dans les deuils et pleure dans les fêtes,
Et trouve un goût suave au vin le plus amer;
Que je prends très souvent les faits pour des mensonges,
Et que, les yeux au ciel, je tombe dans des trous.
Mais la Voix me console et dit: "Garde tes songes:
Les sages n´en ont pas d´aussi beaux que les fous!"

Nouvelles fleurs du mal, Charles Baudelaire


S/T III
Técnica mixta
42 x 30 cm.


La Voz

Mi cuna se encontraba junto a la biblioteca,
Babel sombría donde novela, ciencia, fábula,
Todo, hasta el polvo griego, la ceniza latina,
Se mezclaba. Yo era alto como un infolio.
Y dos voces me hablaban. Una, insidiosa y firme;
Me decía: "La tierra es un pastel muy dulce;
Yo puedo (¡y tu placer sería permanente!)
Forjarte un apetito de idéntica medida."
Y la otra: "¡Ven! ¡Oh, ven a viajar por los sueños,
Lejos de lo posible y de lo conocido!".
Cantaba aquella igual que el viento en las arenas,
Fantasma plañidero, de no se sabe dónde,
Que acaricia el oído y no obstante lo asusta.
Yo te contesté: "¡Sí! ¡Dulce voz!". Desde entonces
Data lo que se puede denominar mi herida
Y mi fatalidad. Detrás de los paisajes
De la existencia inmensa, en el más negro abismo,
Veo con claridad los más extraños mundos
Y, víctima extasiada de mi clarividencia,
Arrastro en pos serpientes que muerden mis talones.
Y tras ese momento, igual que los profetas,
Tengo tanto cariño al desierto y al mar
Que me río en los duelos y sollozo en las fiestas
Y encuentro un gusto suave en el vino más agrio;
Que los hechos a veces se me antojan mentiras
Y que, mirando al cielo, caigo en hoyos profundos.
Mas la voz me consuela: "¡Los sueños de los cuerdos
No son tan bellos como los sueños de los locos!".

Nuevas flores del mal, Charles Baudelaire


sábado, 16 de junio de 2012

Día doce



-Do you really think they´ll listen then?
-If not, we´ll just have to wait. We´ll pass the books on to our children, by word of mouth, and let our children wait, in turn, on the other people. A lot will be lost that way, of course. But you can´t make people listen. They have to come round in their own time, wondering what happened and why the world blew up under them. It can´t last.
-How many of you are there?
-Thousands on the roads, the abandened railtracks, tonight, bums on the outside, libraries inside. It wasn´t planned, at first. Each man had a book he wanted to remember, and did. Then, over a period of twenty years or so, we met each other, travelling, and got the loose network together and set out a plan. The most important sigle thing we had to pound into ourselves was that we were not important, we mustn´t be pedants; we were not to feel superior to anyone else in the world. We´renothig more that dust-jackets for books, of no significance otherside. Some of us live in small towns. Chapter One of Thoreau´s Walden in Green River, Chapter Two in Millow Farm, Maine. Why, there´s one town in Maryland, only twenty-seven people, no bomb´ll ever touch that town, is the complete essays of a man named Bertrand Rusell. Pick up that town, almost, and flip the pages, so many pages to a person. And when the war´s over, some day, some year, the books can be written again, the people will be called in, one by one, to recite what they know and we´ll set it up in type until another Dark Age, when we might have to do the whole damn thing over again. But that´s the wonderful thing about man; he never gets so discouraged or disgusted that he gives up doing it all over again, because he knows very well it is important and worth the doing.
-What do we do tonight?- asked Montag.
-Wait- said Granger.
Fahrenheit 451, Ray Bradbury


 Biografía 2077314
Técnica mixta
29 x 21 x 3 cm.


-¿De veras cree que entonces escucharán?
-Si no lo hacen, no tendremos más que esperar. Transmitiremos los libros a nuestros hijos, oralmente, y dejaremos que nuestros hijos esperen, a su vez. De este modo se perderá mucho, desde luego, pero no se puede obligar a la gente a que escuche. A su debido tiempo, deberá acudir, preguntándose qué ha ocurrido y por qué el mundo ha estallado bajo ellos. Esto no puede durar.
-¿Cuántos son ustedes?
-Miles, que van por los caminos, las vías férreas abandonadas, vagabundos por el exterior, bibliotecas por el interior. Al principio, no se tratá de un plan. Cada hombre tenía un libro que quería recordar, y así lo hizo. Luego, durante un período de unos veinte años, fuimos entrando en contacto, viajando, estableciendo esta organización y forzando un plan. Lo más importante que debíamos meternos en la cabeza es que no somos importantes, que no debemos de ser pedantes. No debemos sentirnos superiores a nadie en el mundo. Sólo somos sobrecubiertas para libros, sin valor intrínseco. Algunos de nosotros viven en pequeñas ciudades. El Capítulo I del Walden, de Thoreau, habita en Green River, el Capítulo II, en Millow Farm, Maine. Pero si hay un poblado en Maryland, con sólo veintisiete habitantes, ninguna bomba caerá nunca sobre esa localidad que alberga los ensayos completos de un hombre llamado Bertrand Rusell. Coge ese poblado y casi divida las páginas, tantas por persona. Y cuando la guerra haya terminado, algún día, los libros podrán ser escritos de nuevo. La gente será comvocada una por una, para que recite lo que sabe, y lo imprimiremos hasta que llegue otra Era de Oscuridad, en la que, quizá, debamos repetir toda la operación. Pero esto es lo maravilloso del hombre: nunca se desalienta o disgusta lo suficiente para abandonar algo que debe hacer, porque sabe que es importante y que merece la pena serlo.
-¿Qué hacemos esta noche?-preguntó Montag.
-Esperar-repuso Granger.
Fahrenheit 451, Ray Bradbury

lunes, 11 de junio de 2012

Día once



Náufrago en espera
Fotografía, técnica mixta
16,5 x 30 cm.

Mis prisiones

Sentirse solo en medio de la vida
casi es reinar, pero sentirse solo
en medio del olvido, en el oscuro
campo de un corazón, es estar preso,
sin que siquiera una avecilla trine
para darme noticias de la aurora.

Y el estar preso en varios corazones,
sin alcanzar conciencia de cuál sea
la verdadera cárcel de mi alma,
ser el centro de opuestas voluntades,
si no es morir, es envidiar la muerte.

                  Fin de un amor, Manuel Altolaguirre.


Isla con Náufrago
Fotografía, técnica mixta
18 x 28 cm.

viernes, 8 de junio de 2012

Día diez


Le mieux serait d´écrire les évenements au jour le jour. Tenir un journal pour y voir clair. Ne pas laisser échapper les nuances, les petits faits, même s´ils n´ont  l´air de rien, et surtout les classer. Il faut dire comment je vois cette table, la rue, les gens, mon paquet de tabac, puisque c´est cela qui a changé. Il faut déterminer exactement  l´etendue et la nature de ce changement.
Par exemple, voici un étui de carton qui contient ma bouteille d´encre. Il faudrait essayer de dire comment je le voyais avant et comment à présent je le
Eh bien, c´est un parallélipipède rectangle, il se détache sur... c´est idiot, il ne faut pas mettre de l´étrange où il n´y a rien. Je pense que cést le danger si l´on teint un jornal: on s´exagère tout, on est aux aguets, on force continuellement la vérité. D´autre part, il est certain que je peux d´un moment à l´autre -et précisément à propos de cet étui ou de n´importe quel autre objet- retrouver cette impression d´avant-hier. Je dois être prêt, sinon elle me glissait encore entre les doigts. Il ne faut rien mais noter soigneusement et dans le plus grand détail tout ce qui se produit.
Naturellement je ne peux plus rien écrire de net sur ces histoires de samedi et d´avant-hier, j´en suis déjà trop éloigné; ce que je peux dire seulement, c´est que, ni dans l´un ni dans l´autre cas, il n´y a rien eu de ce qu´on appelle à l´ordinaire un événement.
Samedi les gamins jouaient aux ricochets, et je voulais lancer comme eux un caillou dans la mer. À ce moment-là je me suis arrêté, j´ai laissé tomber le caillou et je suis parti. Je devais avoir l´air égaré, probablement, puisque les gamins ont ri derrière mon dos.
Voilà pour l´extérieur. Ce qui s´est passé en moi n´a pas laissé de traces claires. Il y avait quelque chose que j´ai vu et qui m´a dégoûté, mais je ne sais plus si je regardais le mer ou le galet. Le galet était plat, sec sur tout un côté, humide et boueux sur l´autre. Je le tenais par les bords, avec les doigts très écartés, pour éviter de me salir.
Avant-hier, c´était beaucoup plus compliqué. Et il y a eu aussi cette suite de coïncidences, de quiproquos, que je ne m´explique pas. Mais je vais pas m´amuser à mettre tout cela sur le papier. Enfin il est certain que j´ai eu peur ou quelque sentiment de ce genre. Si je savais seulement de quoi j´ai eu peur, j´aurais déjà fait un gran pas.
Ce qu´il y a de curieux, c´est que je ne suis pas du tout disposé à me croire fou; je vois même avec évidence que je ne le suis pas: tous ces changements concernent les objets. Au moins c´est ce dont je voudrais être sûr.
La Naussé, Jean-Paul Sartre



Biografía
Técnica mixta
36 x 60 cm.


Lo mejor sería escribir los acontecimientos cotidianamente. Llevar un diario para comprenderlos. No dejar escapar los matices, los hechos menudos, aunque parezcan fruslerías, y sobre todo clasificarlos. Es preciso decir cómo veo esta mesa, la calle, la gente, mi paquete de tabaco, ya que es esto lo que ha cambiado. Es preciso determinar exactamente el alcance y la naturaleza de este cambio.
Por ejemplo, ésta es una caja de cartón que contiene la botella de tinta. Habría que tratar de decir como la veía antes y cómo la          ahora. ¡Bueno! Es un paralelepípedo rectángulo; se recorta sobre...es estúpido, no hay nada que decir. Pienso que éste es el peligro de llevar un diario: se exagera todo, uno está al acecho, forzando continuamente la verdad. Por otra parte, es cierto que de un momento a otro -y precisamente a propósito de esta caja o de otro objeto cualquiera-, puedo recuperar la impresión de ayer. Debo estar siempre preparado, o se me escurrirá una vez más entre los dedos. No     nada, sino anotar con cuidado y prolijo detalle todo lo que se produce.
Naturalmente, ya no puedo escribir nada claro sobre las cuestiones del miércoles y de anteayer; estoy demasiado lejos; lo único que puedo decir es que en ninguno de los dos casos hubo nada de lo que de ordinario se llama un acontecimiento. El sábado los chicos jugaban a las cabrillas y yo quise tirar, como ellos, un guijarro al agua. En ese momento me detuve, dejé caer el gujarro y me fui. Debí de parecer chiflado, probablemente, pues los chicos se rieron a mis espaldas.
Esto en cuanto a lo exterior. Lo que sucedió en mí no ha dejado huellas. Había algo que vi y que me disgustó, pero ya no sé si miraba el mar o la piedrecita. La piedra era chata, seca de un lado, húmeda y fangosa del otro. Yo la tenía por los bordes, con los dedos muy separados para no ensuciarme.
Ante ayer fue mucho más complicado. Y hubo además esa serie de coincidencias y de quid pro quos que no me explico. Pero no me entetendré poniendo todo esto por escrito. En fin; lo cierto es que tuve miedo o algo por el estilo. Si por lo menos supiera de qué tuve miedo, ya sería un gran paso.
Lo curioso es que no estoy nada dispuesto a creerme loco; hasta veo con evidencia, que no lo estoy: todos los cambios conciernen a los objetos. Por lo menos, quisiera estar seguro de esto.
La Náusea, Jean-Paul Sartre

jueves, 7 de junio de 2012

Día nueve



El Fin

Recabarren, tendido, entreabrió los ojos y vio el oblicuo cielo raso de junco. De la otra pieza le llegaba un rasgueo de guitarra, una suerte de pobrísimo laberinto que se enredaba y desataba infinitamente...


Confusión
Técnica mixta
35 x 33 cm.
 


Recobró poco a poco la realidad, las cosas cotidianas que ya no cambiaría nunca por otras. Miró sin lástima su gran cuerpo inútil, el poncho de lana ordinaria que le envolvía las piernas. Afuera, más allá de los barrotes de la ventana, se dilataban la llanura y la tarde; había dormido, pero aún quedaba mucha luz en el cielo. Con el brazo izquierdo tanteó, hasta dar con un cencerro de bronce que había al pie del catre. Una o dos veces lo agitó; del otro lado de la puerta seguían llegándole los modestos acordes. El ejecutor era un negro que había aparecido una noche con pretensiones de cantor y que había desafiado a otro forastero a una larga payada de contrapunto. Vencido, seguía frecuentando la pulpería, como a la espera de alguien. Se pasaba las horas con la guitarra, pero no había vuelto a cantar; acaso la derrota lo había amargado. La gente ya se había acostumbrado a ese hombre inofensivo. Recabarren, patrón de la pulpería, no olvidaría ese contrapunto; al día siguiente, al acomodar unos tercios de yerba, se le había muerto bruscamente el lado derecho y había perdido el habla. A fuerza de apiadarnos de las desdichas de los héroes de las novelas concluimos apiadándonos con exceso de las desdichas propias; no así el sufrido Recabarren, que aceptó la parálisis como antes había aceptado el rigor y las soledades de América. Habituado a vivir en el presente, como los animales, ahora miraba el cielo y pensaba que el cerco rojo de la luna era señal de lluvia.

Artificios, Jorge Luis Borges

miércoles, 6 de junio de 2012

Día ocho




Pour faire un poème Dadaïste 

Prenez un journal.
Prenez les ciseaux.
Choisissez dans le journal un article ayant la longeur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l’article.
Découpez ensuite avec soin chacun de mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupière l’une après l’autre.
Copiez consciencieusement dans l’ordre où elles ont quitté le sac.
Le poème vous resemblera.
Et vous voilà un écrivain infiniment original et d’une sensibilité charmante, encore qu’incomprise du vulgaire.
Dada manifeste sur l’amour faible et l’amour amer, VIII, Tristan Tzara.



Biografía 0210318
Técnica mixta
25 x 30 x 12 cm.
 

Para hacer un poema Dadaísta

Coja un periódico.
Coja unas tijeras.
Escoja en el periódico un artículo de la longitud que cuenta darle a su poema.
Recorte el artículo.
Recorte en seguida con cuidado cada una de las palabras que forman el artículo y métalas en una bolsa.
Agítela suavemente.
Ahora saque cada recorte uno tras otro.
Copie concienzudamente en el orden en que hayan salido de la bolsa.
El poema se parecerá a usted.
Y es usted un escritor infinitamente original y de una sensibilidad hechizante, aunque incomprendida del vulgo.
Dada manifiesto sobre el amor débil y el amor amargo, VIII, Tristan tzara

martes, 5 de junio de 2012

Día siete

In cabin´d ships, at sea

In cabin´d ships, at sea,
The boundless blue on every side expanding,
With whistling winds and music of the waves -the large imperious waves-In such,
Or some lone bark, buoy´d on the dense marine,
Where, joyous, full of faith, spreading white sails,
She cleaves the ether, mid the sparkle and the foam of day, or under many a star at,
night,
By sailors young and old, haply will I, a reminiscence of the land, be read,
In full rapport at last.

2

Here are our thoughts - voyagers´ thoughts,
Here not the land, firm land, alone appears, may then by them be said;
The sky o´erarches here - we feel the undulating deck beneath our feet,
We feel the long pulsation - ebb and flow of endless motion;
The tones of unseen mystery - the vague and vast suggestions of the briny world - the
liquid-flowing syllables,
The perfume, the faint creaking of the cordage, the melancholy rhythm,
The boundless vista, and the horizon far and dim, are all here,
And this is Ocean´s poem.

3

Then falter not, O book! fulfil your destiny!
You, not a reminiscence of the land alone,
You too, as a lone bark, cleaving the ether - purpos´d I know
not whither - yet ever full of faith,
Consort to every ship that sails - sail you!
Bear forth to them, folded, my love - (Dear mariners! for you I fold it here, in every
leaf;)
Speed on, my Book! spread your white sails, my little bark, athwart the imperious
waves!
Chant on - sail on - bear o´er the boundless blue, from me, to every shore,
This song for mariners and all their ships.

Leaves of grass, Walt Whitman



Biografía 061931
Papel japonés y escayola
100 x 70 cm.


En el mar, sobre las naves

En el mar, sobre naves albeoladas de camarotes,
El azul sin límites se extiende por doquiera,
Con los vientos que silban y la música de las ondas, de las 
grandes imperiosas ondas;
O bien, en alguna barca solitaria, llevada por el denso mar,
O gozoso y lleno de fe, desplegando sus blancas velas,
En el barco que iende el éter entre la espuma relampageante
del día, o de noche, bajo las innumerables estrellas,
Quizá será leído por marineros jóvenes o viejos, como un
recuerdo de la tierra. 
En plena concordancia con mi fin.

2

"He aquí nuestros pensamientos, los pensamientos de los
que navegan.
No es sólo la tierra firme la que aparece,
En este libro -podrá decir entonces-
También se extiende y arquea la cúpula del cielo; sentimos
el ondulante puente debajo de nuestros pies,
Sentimos la larga pulsación, el movimiento eterno del
reflujo y de la ola,
Los acentos de misterio invisible, las vagas y vastas sugestiones
del mundo oceánico, las sílabas líquidas que se derraman,
El olor, el ligero crujimiento del cordaje, el melancólico
ritmo,
La perspectiva ilimitada, el horizonte fosco y lejano están
aquí.
En este poema del Oceano."

3

No titubees, pues ¡oh libro! cumple tu destino.
Tú que no eres sólo un recuerdo de la tierra.
Tú que también eres como una barca solitaria, hendiendo
el espacio, hacia un fin que ignoro, y no obstante llena de fe.
Navega tú también en conserva, con cada navío que navega.
Llévales mis cariños (para vosotros, queridos marineros,
 los he cerrado en cada una de estas hojas);
¡Marcha bien, libro mío! Desplega tus blancas velas, mi
pequeña barca, sobre las olas imperiosas,
Prosigue tu cántico y tu marcha, lleva de mi parte,
Sobre el gran azul ilimitado de los mares,
Este canto, para todos los marineros y para todas sus naves.

Hojas de hierba. Walt Whitman


lunes, 4 de junio de 2012

Día seis




Anotaciones
Técnica mixta
110 x 150 cm.


Se trata de un juego. Pero jugar no significa hacer las cosas "porque sí". Y como en todos los juegos de niños, los artistas tampoco hacen las cosas "porque sí". Jugando...jugando, de pequeños, aprendemos a hacernos mayores. Jugando...jugando, hacemos crecer nuestro espíritu, ampliamos el campo de nuestra visión, de nuestro conocimiento. Jugando...jugando, decimos y escuchamos cosas, despertamos al que se ha dormido, ayudamos a ver a quien no sabe o a quien le han tapado la vista.(...) Yo os invito a jugar, a mirar atentamente...yo os invito a pensar.
Antoni Tàpies

viernes, 1 de junio de 2012

Día cinco




Pensamientos
Técnica mixta
30 x 16 x 6 cm.


                                                    Historias

                              Lo interesante no era contar historias
                              sino realmente fabular...como si al
                              contar fábulas, al hablar de lo fabuloso,
                              construirlo...

                              Uno busca colocarse en un tiempo que 
                              ni es histórico ni ahistórico sino ajeno.
                              En un espacio que no es lugar alguno y sin
                              embargo de él se sabe que está fuera.

                              Portrait of Diego (en reducción)

                              Sentado en una silla de montar con motivos 
                              marinos.
                                                                       Juan Muñoz, "Escritos"




Comunidad I
Fotografía, técnica mixta
30 x 30 x 30 cm.